vendredi 18 mai 2012

Laura Gómez libérée !

La CGT (espagnole) se réjouit de la libération de notre camarade après 23 jours de prison suite à une arrestation tout à fait arbitraire qui a donc débouché sur une sanction absolument disproportionnée, malgré les centaines d’images qui contredisent la version des mossos (flics catalans-NdT), et donc aussi la décision du Ministère public de condamner Laura à la prison sans caution.

Le 24 avril Laura Gómez fut arrêtée et le 25 elle était emprisonnée pour avoir participé à une action symbolique consistant à brûler une caisse en carton devant la Bourse de Barcelone. Puig (1) a voulu frapper fort en employant tous ses moyens répressifs, corps armés, Ministère public et juges, contre quelqu’un qui ne se cache pas, qui agit au grand jour, qui n’a fait de mal à personne et qui mène une existence routinière qui rend facile sa localisation.

La CGT considère que brûler des cartons remplis de papier dans un endroit à découvert sans risque pour qui que ce soi, n’est pas un délit, mais un moyen symbolique et pacifique de protester. Pour autant si ce motif retenu pour envoyer Laura en prison devient la norme, et vu la façon dont on traite la résistance passive aux actions policières, il va falloir agrandir les prisons, et pas qu’un peu.

Les centrales syndicales CGT, CC.OO, UGT, USO, CNT-AIT, Conf. Intersindical, Solidaridad Obrera, CSC, ont signé un manifeste pour la liberté de Laura et contre la répression. La Commission de défense de l’association des avocats de Barcelone a également déclaré qu’elle considérait, entre autres arguments juridiques, excessive la détention sans condition.

Ce que nous considérons nous comme étant un délit, ce sont les transactions financières avec l’argent public effectuées par l’Etat vers les banques. N’oublions pas que les banques sont des entreprises privées et que leur avidité qui les a amené à réaliser des affaires dans l’immobilier et avec des produits financiers plus que douteux, a créé cette crise que nous subissons. Elles sont traitées de manière privilégiée par tous les hommes politiques, sans doute pour pouvoir ensuite annuler leurs dettes qui se chiffrent en millions.

N’y a-t-il pas de juges et de procureurs pour considérer qu’il peut y avoir des délits de subornation, corruption et malversations ? Combien de responsables  de la crise sont en prison ? Combien de ceux qui ont créé l’instabilité sociale dans des millions de foyers en plongeant les gens dans la précarité et l’exclusion sont en prison préventive ? C’est pour cela que nous disons que la justice n’est pas la même pour tous, et que les juges se comportent différemment suivant la classe sociale des personnes qu’ils ont devant eux.

La CGT pense que les pressions politiques commencent à produire leur effet, au tribunal comme au Ministère public, quand on voit qu’une personne sans antécédents judiciaires, ayant un domicile fixe, un emploi stable, une fille qui vit avec elle, est soupçonnée de tenter de fuir et de récidiver avant même d’être jugée et condamnée. Ces critères ne s’appliquent pas aux banquiers, ni aux hommes politiques soupçonnés par la brigade anti-corruption : on les laisse en liberté. Nous nous interrogeons réellement sur la dite « indépendance de la justice » par rapport aux autres pouvoirs dans un « Etat de droit » bien mal nommé. Qu’on nous explique pour que l’on puisse comprendre, pourquoi Millet (2) n’est resté que 13 jours en prison, et que Urdangarín et Torres (3) n’y ont même pas séjourné.

A la CGT, nous nous demandons : à quand une justice spéciale qui enquête sur les banquiers, les hommes politiques corrompus et les chefs d’entreprises qui ont provoqué la crise qui entraîne des millions de personnes vers l’exclusion sociale et la misère ? A quand un site web diffusant les photos des délinquants en cols blancs qui sont actuellement traités comme des princes par les pouvoirs publics ? A quand un site web avec les photos des mossos (flics catalans-NdT) qui ont blessé des citoyens par balles en caoutchouc et à coups de matraque. Monsieur Puig (1), c’est ça la violence, et vous la justifiez toujours.

Nous considérons que cet emprisonnement est une vengeance de la part du gouvernement de la Generalitat et de sa force armée. Ils n’ont pas pu digérer le fait que le jour de la grève générale, la CGT avec d’autres organisations, ait réussi à rassembler le matin plus de 15 000 personnes dans le centre-ville et l’après-midi, plus de 50 000. Le but des autorités est de faire peur pour que nous ne nous mobilisions pas et que nous acceptions sans broncher leurs mesures économiques, et pour ça elles ont besoin d’inventer une image d’éléments violents qui est complètement fabriquée.

A la CGT, soyez-en sûrs, nous continuerons des descendre dans la rue, en manifestant comme le firent nos anciens, pour la liberté et une société plus juste, nous continuerons de combattre les injustices, nous ne permettrons pas que vous nous renvoyiez aux conditions de travail du XIXe siècle, comme vous en avez l’intention, vous les banquiers et les politiciens.

Assez de répression.

Carlos Navarro
CGT- Presse Barcelone
(Traduction : groupe Salvador-Segui de la FA)

1. Felip Puig : ministre de l’Intérieur du gouvernement de la Generalitat
2. Felix Millet : entrepreneur (aux multiples décorations) accusé de détournement dans la gestion du Palais de la Musique.
3. Iñaki Urdangarín : gendre du roi Juan-Carlos et Diego Torres : entrepreneur, tous deux associés et accusés de détournement de fonds publics (plusieurs millions).

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